Jusqu’au début des années 2000, les consultants qui travaillaient sur les bases de données des banques étaient effarés par la pauvreté des informations détenues sur les clients. En dehors de l’identité et du domicile, légalement requis, des éléments aussi basiques que la profession, la situation familiale ou les revenus étaient souvent absents. Que dire alors de la connaissance des produits financiers ou de l’aversion au risque ! En réalité les chargés de clientèle savaient beaucoup de choses qu’il n’était pas question de consigner par écrit, pour des raisons de confidentialité, de sorte que les établissements de gestion privée étaient encore plus mal lotis que la banque de détail.
Pourtant, depuis plusieurs années déjà, la réglementation imposait de documenter la connaissance des clients : entrée en vigueur en janvier 1993, la première directive anti-blanchiment faisait ainsi obligation de recueillir toutes les informations nécessaires à l’évaluation du risque présenté par un client donné, un dispositif qui a été précisé et renforcé par les directives suivantes. Dans les années 2000, de nouvelles contraintes légales ont été imposées, comme celles issues de la directive de janvier 2003 sur la détection des opérations d’initiés. Malgré cela, la connaissance formalisée de la clientèle restait encore très lacunaire. C’est la directive MIF d’avril 2004, appliquée depuis novembre 2007, qui a réellement fait bouger les choses.
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